COMMUNIQUE DU GROUPEMENT DES ARMATEURS ET INDUSTRIELS DE LA PECHE AU SENEGAL (GAIPES)

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REPONSE A MR FODE FALL, DIRECTEUR DE CABINET AU MINISTERE DES PECHES ET DE L’ECONOMIE MARITIME(MPEM)

Une surprenante contribution intitulée « De la question des licences de pêche….l’avis de la commission consultative », signée par le Directeur de Cabinet du Ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime (MPEM) a accompagné les derniers moments du sacré mois de Ramadan.

Cette « sortie » coordonnée d’un des membres les plus éminents du cabinet du MPEM, et signée par Monsieur Fodé Fall, n’honore pas le Sénégalais, homme de paix, mais surtout homme doté d’une intelligence qui s’est forgée à l’heure de la toute-puissance des médias. Monsieur Fall, les Sénégalais s’informent et ne sont pas dupes. Ils comprennent bien ! Même si certains cadres de leur administration, du haut de leur perchoir, tendent à les mépriser par des tournures et explications qui ne renseignent que sur leur malhonnêteté intellectuelle.

Monsieur le Directeur de cabinet, apprenez à agir comme un homme d’Etat ! L’Etat du Sénégal que vous représentez n’a pas comme pratique de voir ses Hauts Fonctionnaires, ceux qui incarnent réellement la République, s’épancher par presse interposée, autrement qu’à travers des sorties officielles. Prenez votre courage à deux mains, mettez l’entête du ministère et produisez un communiqué de presse.

Ceci étant précisé, c’est donc heureux que nous avons lu, si vos informations sont exactes, la volonté du département des pêches de :
• Lancer l’audit du pavillon sénégalais,
• Renforcer la Recherche,
• Renforcer la formation du corps des observateurs

Le GAIPES, qui a été au début de cette demande de transparence avant d’être rejoint aujourd’hui par plusieurs organisations du secteur halieutique, ne peut qu’en être heureux. Mieux, il vous rappelle que ses demandes, des plus légitimes, concernent aussi la finalisation de l’enquête sur les dernières attributions de licences de pêches, une nébuleuse qui se caractérise encore par la délivrance de licences à des navires sans même que l’on sache la catégorie de la pêche qui leur est autorisée. On nous parle « d’erreur technique » sur ce point? Alors, allez plus loin, faites rejaillir le processus qui a permis en 2018-2019, de délivrer des licences avec des options sorties de l’imagination de la direction des pêches maritimes. C’est indigne d’une administration qui se respecte et qui ne sait même pas assumer ses responsabilités.

Bref, vous annoncez vouloir faire la lumière; recevez notre onction gratuite, parce que contrairement à votre courte compréhension des enjeux, les acteurs qui s’activent contre l’octroi de ces licences de pêches ne veulent que la transparence. Ils ne souhaitent plus que des licences puissent être signées sans tenir compte de l’état de la ressource, sans que la Commission d’attribution des licences (CCALP) ne soit saisie, et sans même s’assurer qu’il ne s’agit, pour certains des demandeurs, que d’une opération de blanchiment de propriété de navires. Les acteurs ne veulent plus que des navires viennent remettre en cause les activités de la pêche artisanale. N’est-ce pas que 13 au moins des demandes concernent des espèces (yabooy et djaaye) qui relèvent du domaine prépondérant de nos piroguiers ? Osez le contester !

Exigence de transparence ! Monsieur le directeur de cabinet, apprenez surtout que les acteurs seront sans concession et sans relâchement aucun quant au respect à la lettre du Code de la pêche et du Code de la Marine Marchande. C’est d’ailleurs l’essence des instructions reçues par votre département du Président de la République Macky Sall. Contrairement à votre tentative de manipulation, nous autres acteurs, saluons et croyons que le Chef de l’Etat du Sénégal est le premier concerné quant à la pérennisation du secteur. Il nous est clair que pour le Premier des Sénégalais, une pêche durable au bénéfice de centaines de milliers d’acteurs n’a pas de prix. Pas même celui que des porteurs d’affaires bien identifiés tentent par tout moyen de payer pour mettre des milliers de pères et de mères de famille à la retraite. Le Président de la République a déjà sauvé le secteur des prédateurs en 2012, et nous sommes certains qu’il le sauvera à nouveau.

On applaudit lorsque 2 milliards CFA sont mis à disposition des artisanaux. On se délecte de l’annonce d’une ouverture prochaine d’une ligne de crédit de 8 milliards CFA à leur bénéfice. Mais commencez par protéger les ressources halieutiques sur lesquelles ils travaillent. Alors ne mettez pas en concurrence désastreuse les pêcheurs artisans et aval de la filière, avec des navires dont l’introduction ne les fera pas pâlir de peur comme vous le pensez car ils sauront se défendre et nous avec eux.

Monsieur le Directeur de Cabinet, sachez que le GAIPES n’est pas la propriété de Saer Seck. Ce capitaine d’industrie dont les armements semblent tant vous dérouter, ne répond pas aux effluves de la jalousie ou de la haine qui semblent vous animer. Il le voudrait d’ailleurs, Saer Seck ne saurait instrumentaliser personne car nous sommes dans un pays de droit avec des chefs d’entreprise responsables. Fort de ses plus de 40 ans de présence dans le secteur, Monsieur Seck et ses Collègues du GAIPES, ne sauraient en aucune manière perdre du temps à répondre à vos inepties. Le citer une vingtaine de fois dans un document de 5 pages, renseigne sur votre état d’esprit d’un revanchard social qui a de la peine à croire qu’un sénégalais, après de brillante études, ait pu réussir le pari de l’entrepreneuriat et puisse se targuer, non pas d’étaler un faramineux chiffre d’affaires, mais des milliers d’emplois qui renseignent de son choix : Prendre des risques pour le bien de sa Nation et des Populations. Allez plutôt à la DGID pour fouiner. Ne vous arrêtez pas à l’exercice de 2018-2019, (document reçu dans le cadre de vos fonctions et dont votre code de déontologie aurait dû vous interdire d’en faire un usage public) mais prenez les quinze, que disons nous, les vingt dernières années de sa présence dans le secteur. Et revenez nous, brandissant une seule écaille. Si vous ne pouvez pas le respecter et lui rendre hommage comme un acteur majeur de ce secteur, ayez au moins la décence de vous taire.

En passant, un chalutier neuf coute 5 milliards CFA, valeur qui peut descendre jusqu’à 500 millions CFA, dépendant de son état. Et si vous l’aviez bien écouté, vous auriez aussi compris que les 80 milliards de chiffres d’affaires que vous attribuez à l’année concernaient une période couvrant 5 années de revue fiscale.

Télécharger le communiqué de presse

 

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