INTERSYNDICALE DES TRAVAILLEURS DE LA PECHE – Pour une politique de pêche rationnelle et un soutien sans faille aux professionnels sénégalais

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Pour une politique de pêche rationnelle et un soutien sans faille aux professionnels sénégalais

La situation économique du Sénégal sensiblement bouleversée par la crise sanitaire issue du COVID 19, est suffisamment préoccupante pour qu’on en rajoute avec des décisions administratives qui affaiblissent la capacité des opérateurs de la pêche maritime.

L’Intersyndicale des travailleurs de la pêche (CNTS/UDTS)rappelle que la pêche artisanale et industrielle est un des secteurs clés de la politique économique du Sénégal qui a l’avantage d’un littoral aux caractéristiques climatologiques favorables à la reproduction et la croissance des espèces halieutiques. De par le nombre de travailleuses et travailleurs (plus de 60000) qu’elle emploie et les investissements qu’elle a générés depuis 1960, la pêche est d’un apport considérable au relèvement du produit intérieur brut (PIB).

Investie de la confiance des travailleurs, tous secteurs et corporations confondus, l’Intersyndicale des travailleurs de la pêche (CNTS/UDTS) ne saurait manquer à sa mission de veille et de protection de leurs intérêts étroitement liés au développement des entreprises sénégalaises pourvoyeuses d’emplois.

En effet, le débat ou la dispute sur la question de la délivrance abusive de licences de pêche au profit de sociétés d’armement étrangères, interpelle tous les membres de l’Intersyndicale qui doivent soutenir, sans faille, les travailleuses et travailleurs de ce secteur, en particulier, de l’économie maritime en général. L’Intersyndicale des travailleurs de la pêche (CNTS/UDTS)ne saurait cautionner une quelconque pratique administrative susceptible de faire basculer dangereusement les emplois des travailleurs.

De Saint-Louis à Kafountine en passant par Fass Boye, Kayar, Soumbedioune, Joal, Kafountine et Jémbéreng etc. ce sont des milliers de personnes, majoritairement des femmes, qui vivent de la pêche au Sénégal ; d’où l’obligation de protéger les intérêts de ces couches vulnérables.

C’est pourquoi, ayant pris connaissance et conscience des enjeux sociaux et économiques, l’Intersyndicale des travailleurs de la pêche (CNTS/UDTS) invite les autorités, le Président de la République au premier-chef, à privilégier une politique de pêche rationnelle conformément aux recommandations scientifiques et techniques dont l’application a contribué naguère à l’accroissement des ressources halieutiques. Toute autre option tendant à privilégier l’appât de licences auquel mordraient goulument des sociétés étrangères, reviendrait à mettre en péril les entreprises sénégalaises et rompre la chaîne de valeurs qui sous-tend les multiples activités de la pêche artisanale et industrielle dans notre pays.

Les divergences de vues susceptibles d’exacerber les difficultés auxquelles sont confrontés les acteurs, mettent en évidence la nécessité urgente de tenir les états généraux de la pêche, pour tracer la voie de sortie de crise. L’objectif commun est de mettre en œuvre une gestion durable et totalement inclusive tant sur les ressources que sur la délivrance des licences de pêche. Sous ce rapport, les opérateurs exigent l’application stricte des dispositions du Code de la pêche, pour toute attribution de nouvelles licences d’exploitation et ce en conformité avec les données scientifiques et techniques fournies par le Centre de recherches océanographique de Dakar / Thiaroye (CRODT). Lesdites données édifient, chaque année, les professionnels du secteur sur l’état des ressources halieutiques. En s’accordant sur les indications du CRODT, l’administration et les opérateurs de la pêche transcenderont facilement les divergences d’appréciation qui induisent des querelles cryptopersonnelles.

Les acteurs de la pêche ne sauraient admettre des décisions solitaires pour délivrer des licences de pêche, à une période cruciale consacrée au repos biologique pour réduire la pression sur les ressources. Cette manière de d’administrer est d’autant plus regrettable que l’on exige des quotas pour certains acteurs.

Pour corriger autant de dysfonctionnements, l’Intersyndicale des travailleurs de la pêche (CNTS/UDTS) recommande aux pouvoirs publics les mesures suivantes :

  • Procéder à l’audit de la flotte sénégalaise et d’en publier les résultats ;
  • Contrôler le jaugeage des navires de pêche afin d’établir leur conformité avec la licence de pêche détenue ou demandée ;
  • Exiger l’embarquement d’un observateur à bord de tout navire détenant une licence de pêche sénégalaise ;
  • Fonder les décisions à partir des données du CRODT qui est l’organisme scientifique et technique de référence au Sénégal.

En conclusion, l’Intersyndicale des travailleurs de la pêche (CNTS/UDTS) invite la tutelle à envisager, à moyen terme, la réévaluation de nos ressources halieutiques articulée à une révision novatrice du code de la pêche maritime. Cela permettra de transcender les divergences de vues qui entraînent des contentieux lourds. Il est impératif de situer la promotion des acteurs et la réalisation des objectifs de développement au-dessus des contingences. C’est une exigence fondamentale qui appelle une vision futuriste pour asseoir un meilleur cadre institutionnel. Il sied d’être plus inclusif et juste dans la gestion des ressources halieutiques car le management solitaire, pour ne pas dire autoritariste, est contreproductif.

L’Intersyndicale des travailleurs de la pêche (CNTS/UDTS) invite tous les acteurs de la pêche à créer les conditions d’une bonne collaboration, pour tirer ensemble les filets qui déverseront en abondance des captures précieuses dont la valorisation se fera au grand bonheur du Sénégal.

En tout état de cause, l’Intersyndicale des travailleurs de la pêche (CNTS/UDTS) reste solidaire à tous les braves hommes et femmes qui œuvrent inlassablement dans le secteur de la pêche et apportent une contribution importante pour l’amélioration du PIB.

Fait à Dakar, le 30 Mai 2020

L’INTERSYNDICALE

 

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