Les hommes et les femmes de la pêche artisanale sénégalaise ne sont pas des enfants

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Dans plusieurs articles de journaux récemment parus, comme l’AS du 23 Mai 2020, les acteurs de la pêche artisanale, pêcheurs artisans, mareyeurs et femmes transformatrices, sont présentés par les autorités comme ayant été manipulés par d’autres acteurs…

Les hommes et les femmes de la pêche artisanale sénégalaise ne sont pas des enfants

Dans plusieurs articles de journaux récemment parus, comme l’AS du 23 Mai 2020, les acteurs de la pêche artisanale, pêcheurs artisans, mareyeurs et femmes transformatrices, sont présentés par les autorités comme ayant été manipulés par d’autres acteurs de la pêche industrielle pour faire entendre leur voix contre l’attribution de licences à des bateaux d’origine chinoise et turque, en voie de ‘sénégalisation’. Comme si les acteurs de la pêche artisanale étaient incapables de discerner ce qui représente une menace supplémentaire sur l’avenir de leurs activités et de leurs communautés.

Les hommes et les femmes de la pêche artisanale ne sont pas des enfants à qui on dit ce qu’ils doivent faire ou penser.

En 2011, c’est la pêche artisanale sénégalaise qui a organisé une première rencontre sur la transparence dans le secteur de la pêche maritime, et qui n’a cessé ensuite de militer pour cette transparence. Qu’ont fait les autorités pendant ce temps ? L’audit de la flotte sénégalaise, -élément essentiel pour la transparence-, si souvent promis, n’a jamais été publié. C’est toujours le règne de l’opacité dans les sociétés mixtes.

C’est la pêche artisanale également qui a mené, avec l’appui de la société civile, la mobilisation contre la surexploitation des petits pélagiques[1], qui sont notre filet de sécurité alimentaire, que ça soit par les bateaux russes en 2012, ou par les usines de farine de poisson ensuite. C’est la pêche artisanale qui a pris des mesures pour diminuer la pression de pêche des artisans sur les petits pélagiques, comme augmenter la taille de capture des sardinelles. Qu’ont fait les autorités pendant ce temps ? La recherche sur l’état des stocks de petits pélagiques est laminée par le manque de moyens, alors qu’elle est la pierre angulaire d’une gestion durable des ressources[2]. Le Sénégal n’a fait que peu d’efforts pour aller vers une gestion régionale de ces stocks partagés, qui est pourtant la clé pour assurer leur bonne gestion et l’avenir des communautés qui en dépendent. L’octroi par les autorités d’un nombre grandissant d’agréments pour ouvrir des usines de farine qui épuisent ces petits pélagiques, a mis nos pêcheurs, mareyeurs et nos femmes transformatrices en grande difficulté.

Alors, qui s’est montré responsable ? Et qui a agit comme un enfant inconscient des conséquences des actes qu’il pose ?

Gaoussou  GUEYE

Président APRAPAM

26 Mai 2020

SOURCE : aprapam.org

 

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